Résumé historique de Saint Martin le Vieil.

Avant-propos : les lecteurs qui s’intéressent à l’histoire de notre village pourront utilement consulter deux ouvrages, dont d’ailleurs le résumé infra est tiré : « Histoire, histoires et anecdotes autour de Saint Martin le Vieil » produit par P. Gilloux, notre estimable et regretté voisin et « Saint Martin le Vieil, histoire et archéologie d’un village troglodytique » sous la direction de Mmes Gardel, Jeanjean et M. Bes.

Les armes de saint Martin le Vieil :

Elles sont répertoriées dans l’Armorial général d’Hozier et délivrées à la commune en 1697, sous le règne de Louis XIV.

 

 

 

 

Fascé d'azur et d'argent à quatre pièces.

Le village.

Il se distingue par trois entités : le château, l’église el l’abbaye, sans oublier les « cruzels » fondement d’un habitat troglodytique unique dans l’Aude.

Ses origines le font remonter au VIII ème .siècle : son habitat (peut être une cellule monastique) qui constituait Saint Martin sur Lampy, son nom à l’époque, était relié à la présence d’une l’abbaye sise près du Montolieu actuel. Au XII ème siècle le lieu est cédé à la nouvelle abbaye de Villelongue (vers 1165) et c’est en 1678 qu’apparait pour la première fois le nom de St Martin le Vieux, transformé beaucoup plus tard en Vieil.

Le château.

Il en est fait mention dès 1180. De sa longue histoire il faut retenir que ce château dont il ne subsiste que deux tours fut donné par Simon de Monfort à l’Abbaye de Villelongue en 1213. Il est  ravagé lors des guerres de religions (1578), reconstruit en 1676 comme le montre la date inscrite sur une des faces de la petite tour. Il semble qu’en 1759 il possédait encore ses douves et trois tours, une de ces dernières ayant certainement servi lors des années 1870 à l’édification de la mairie et de l’école.

Parmi les coseigneurs de Saint Martin, citons Raymond Forti (Le Fort ou Lefort) dont le titre de gloire fut, de par le renom qu’il avait acquis ou cours de la guerre de Cent Ans, de laisser le prince Noir au large du village alors qu’il semait la terreur dans toute la région. 

Le dernier seigneur de saint Martin le Vieil fut François-Alexandre Rocruse retrouvé noyé dans la rivière du Tenten le 18 février 1793.

L’Abbaye

Elle apparait au XIIème siècle (1152 selon certains historiens) transfert du monastère de Compania situé plus au nord et plus austère. Elle connait un essor certain avec la croisade contre le catharisme au XIII siècle. En particulier Simon de Monfort lui octroie l’ensemble des terres de Saint Martin le Vieil. Elle est pillée par les Protestants en  1568 et connait une lente décroissance jusqu’en 1789 où il ne resta que deux religieux. Bien confisqué en 1792 elle est vendue aux enchères et transformée en exploitation agricole.

Elle est classée monument historique en 1916 et fait aujourd’hui partie du statut «site –pôle cathare» depuis 2002 et reçoit environ 6000 visiteurs par an.

L’Eglise.

Cette église paroissiale, dédiée à Saint Martin, est représentative d’un  style gothique du XIVème siècle remanié au XVème. Elle abrite un enfeu, de style gothique du XIVème, tombeau de Raymond le Fort et de son épouse Beatrice d’Eschau. A titre anecdotique, notons qu’une des deux cloches de l’église a été transportée à la tour de l’horloge pour rythmer les heures. Laquelle tour n’est autre qu’une barbacane, c’est-à-dire un ouvrage défensif au pied du castrum.

Les Cruzels.

Ce terme désigne des cavités souterraines qui occupent les flancs sud et nord de l’éperon rocheux qui constitue le village primitif, soit environ 35 « cruzels » ayant de 10 à 150 m² de surface. Ces cavités ont été creusées dès le IXème siècle soit comme refuge soit comme habitation.

Chaque année depuis onze ans la commune organise un «colloque international sur les sites troglodytiques» regroupant chercheurs et doctorants.

Saint Martin le Vieil en peinture.

Paul Sibra, né à Castelnaudary en 1889, amoureux de ce « ciel bleu de printemps en pays d’Oc », est LE peintre du Languedoc dont il a su exprimer à la fois la richesse picturale et l’Histoire. Rompant alors avec l’académisme de Paris, il s’installe dès 1929 à Castelnaudary et immortalise nombre de personnalités de l’époque et sites emblématiques.

C’est ainsi qu’il peint notre village en 1943.

Détail émouvant, c’est cette toile, ainsi que trois autres choisies parmi des centaines d’autres, qui fit l’objet d’une exposition posthume à Toulouse en 1951, l’artiste étant décédé au début de cette même année.